Impression 3D résine, 2023
Clémence Martin & Gauthier Le Rouzic

Un tétraèdre – forme élémentaire, embryon géométrique aux quatre faces minimales – repose captif dans un cube blanc immaculé. Cette mise en tension interroge l’origine de la forme à l’ère numérique : le tétraèdre, potentiel infini de complexité, se trouve paradoxalement contraint, enfermé dans les limites imposées par la structure.
Le cube blanc évoque cet espace numérique où la liberté n’est qu’apparente : derrière l’immensité, la grille des pixels et des voxels cadre et réduit. Face à cette traduction du monde en unités discrètes, la forme idéale du tétraèdre semble résister, tout en s’y soumettant.
Dans le silence de cette confrontation, résonne l’écho du Carré noir sur fond blanc de Malevitch. Là où l’abstraction radicale trouvait son absolu sur une surface plane, notre pièce explore ce basculement dans le volume et la réalité numérique. Le cube devient écran, seuil et limite ; le tétraèdre, promesse d’émergence ou d’effacement, dialogue avec ce vide tendu d’une forme élémentaire.